Il était une fois… L’histoire du Mont-Saint-Michel. Le Mont-Saint-Michel est mystique et regorge de secrets et de légendes. Lorsque l’on découvre pour la première fois ce lieu sacré, la première question qui nous vient à l’esprit est : « Comment c’est possible ? », « Comment ce monument a-t-il pu voir le jour ? ». Nous allons vous raconter la merveilleuse histoire de la naissance et de l’évolution du Mont-Saint-Michel.
L’année de naissance du Mont-Saint-Michel : 708
À l’origine, le rocher granitique du Mont-Saint-Michel s’appelait le Mont Tombe. L’évêque d’Avranches, Saint Aubert vit l’archange Michel en songe. Cet archange lui demanda, un beau jour, de construire un sanctuaire en son nom. Saint Aubert s’exécuta et fit construire un sanctuaire sur une petite colline cernée par la mer, le Mont Tombe. C’est en cette année 708 que l’histoire du Mont-Saint-Michel débuta.
En 966, une communauté de Bénédictins s’établit sur le Mont à la demande du duc de Normandie, Richard 1er. Ils y font construire la toute première église qui devient très vite le lieu de pèlerinage majeur de l’Occident chrétien. Dans un même temps, des bâtisses virent le jour en contrebas de la colline pour accueillir les pèlerins.
L’arrivée des pèlerins sur le Mont et la construction de la Merveille
Les pèlerins firent de plus en plus nombreux. Le Mont consacré à l’archange Michel attira de plus en plus et les structures déjà construites devinrent trop petites pour accueillir. L’église, le bâtiment principal de la colline, était beaucoup trop étroite pour accueillir autant de monde. Les bâtisseurs du XIe siècle sont alors arrivé à la rescousse et ont construit une beauté architecturale comme il y a peu. Ils ont édifié quatre cryptes tout autour de la pointe du rocher, et on bâtit une immense église abbatiale sur ces cryptes.
Il faudra attendre le XIIIᵉ siècle pour découvrir l’ensemble gothique présent sur le Mont, la Merveille. Cette édification a été réalisée sur le flanc nord du rocher. À cette époque, l’art gothique s’impose dans toute l’Europe occidentale. Un don du roi de France, Philippe Auguste, permis d’entreprendre ces nouveaux travaux. Quand cette donation a eu lieu ? Juste après la conquête de la Normandie. En 1204, la Normandie a été rattachée au royaume de France, elle profite alors de l’attention et de la protection des rois de France. Cet ensemble comprend alors deux bâtiments de trois étages, couronnés par un cloître et un réfectoire pour les moines. La Merveille est un exemple d’architecture monastique.
Le Mont-Saint-Michel transformé en prison
C’est difficile à croire, et en même temps, pas tant que ça. Le Mont a été utilisé comme prison. Le Mont-Saint-Michel est majestueux, mais on peut lui trouver un air austère. Sous Louis XI, l’abbaye est placée sous le régime de la commende. Ce nouveau régime implique que le nouvel abbé n’est plus nommé par les moines, il est nommé par le Roi en personne.
Au XVᵉ siècle, le Mont-Saint-Michel perd sa popularité. Son intérêt religieux diminue et les pèlerinages se raréfient. Le Mont est de moins en moins visité, ses églises et son abbaye plaisent moins aux religieux. En 1622, la tendance s’inverse. Les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur débarque, et l’activité monastique du Mont repart de plus belle. Malgré ce renouveau, les bâtiments du Mont-Saint-Michel ont été abandonné pendant plusieurs années. Ce mauvais entretien se ressent dans l’atmosphère, les rois de France décide donc de le transformer en prison. Il est alors surnommé la « Bastille des mers ».
1791 est une mauvaise année pour les bénédictins. Ils se font chasser du Mont-Saint-Michel suite à la Révolution qui déclare « biens nationaux » les propriétés de l’Eglise. Le Mont est à nouveau rebaptisé et devient la commune du « Mont Libre ». Il sert alors de lieu d’internement pour les prêtres réfractaires puis de maison d’arrêt. En 1863, la prison ferme. Le Mont a souffert de cette période et en est profondément délabré. De nombreux incendies ont eu lieu au sein de l’église abbatiale.
Des écrivains et des artistes romantiques viennent à la rescousse du Mont. La prison est donc fermée, le Service des Monuments historiques prend l’initiative de restaurer l’édifice et de l’ouvrir au public. Afin que des visiteurs puissent l’atteindre, une digue-route est construite en 1879. Le Mont-Saint-Michel perd son identité d’île. Entre 1901 et 1938, un tramway à vapeur relie le village de Potorson au Mont. De nouveaux bâtiments sont construits pour remplacer ceux tombés en ruine. Des constructions en style néo-normand et néogothique voient le jour et donnent un nouvel aspect au Mont.
La survie du Mont-Saint-Michel pendant la seconde guerre mondiale (1939-1945)
En 1939, la France a été occupée par les Allemands. Même des régions très reculées vont être prises d’assaut, notamment en Normandie. De 1940 à 1944, les Allemands occupent le Mont-Saint-Michel. Il devient un lieu touristique réservé aux soldats Allemands. 325 000 soldats sont venus se promener dans la vieille cité durant cette guerre. Ils venaient durant leurs permissions faire une coupure et se ressourcer. Suite à la « percée d’Avranches » le 31 juillet 1944, le Mont-Saint-Michel est libéré.
En 1966, le Mont-Saint-Michel retrouve son âme religieuse. Depuis 2001, les frères et sœurs des Fraternités Monastiques de Jérusalem assurent une présence spirituelle permanente. Ils ont pour mission d’accueillir les pèlerins et les visiteurs du monde entier.
Le Mont-Saint-Michel, patrimoine mondial de l’Humanité
En 1979, l’UNESCO inscrit le Mont et sa baie à la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité. De 2006 à 2015, un immense chantier a eu lieu afin de réinventer l’accès au site. Le but de ces travaux : faire face à l’ensablement progressif de la baie et préserver le caractère maritime du Mont. L’ancienne digue-route a été détruite. Les visiteurs ont accès à l’édifice via un pont-passerelle. Ils peuvent se garer sur les parkings qui ont été aménagés sur le continent. Pour repousser les sédiments, un barrage a été construit sur le Couesnon.
Le Mont-Saint-Michel a une histoire particulière et en flânant dans ses ruelles on peut ressentir chaque époque : l’arrivée des pèlerins, la prison, la guerre…